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Bagan, la vallée aux mille pagodes MYANMAR (EX BIRMANIE)

Bagan, la vallée aux mille pagodes

En plein coeur de la Birmanie trône encore un dès plus grand site archéologique bouddhiste du sud-est asiatique: BAGAN, capitale du royaume birman, joyau de toute une civilisation. Ce lieu, chargé d'un passé tumultueux, a subi guerres, pillages, tremblements de terre. Il fait l'objet aujourd'hui d'une grande attention. Un voyage hors du temps.

Reportage de Régis Colombo

La voie royale

20h00. La nuit est dense. Seule la lueur de quelques torches guide mes pas à travers cette foule venue prendre le bateau reliant Mandalay à Rangoon, capitale de la Birmanie. L'agitation règne. On se presse, se bouscule, on joue des coudes et j'ai du mal à me frayer un chemin pour atteindre le pont supérieur. Une fois de plus, il n'y aura pas assez de place pour tous les passagers. Sur le pont, une corde sépare la zone des touristes à celle des autochtones. Bien sûr, ces derniers sont beaucoup plus nombreux que nous pour une surface identique, et peu à peu un sentiment de gêne s'installe.

Le bateau quitte enfin le port avec 1 heure de retard. C'est normal en ces lieux et ça fait partie du voyage ! Après que chacun ait trouvé un coin pour dormir, il ne restera plus que le bruit rythmé des moteurs et les claquements de l'eau sur la coque pour nous bercer tout au long de cette nuit.

Au petit matin, mon réveil est agrémenté par un mélange d'odeurs épicées. L'agitation a repris ses droits et la vie s'organise. Les passagers se mêlent les uns aux autres et quelques échanges de nourriture favorisent les contacts amicaux. La descente de l'Irrawaddy, fleuve et voie d'eau royale irriguent le pays du nord au sud, s'annonce plus somptueuse que prévu. Le temps est superbe. Nous louvoyons entre des bancs de sable. C'est la saison sèche et le niveau d'eau est au plus bas. De part et d'autre du fleuve, s'étagent des collines de rizières. Nous faisons quelques arrêts vers des villages à demi cachés par la végétation que seul un bateau peut desservir.
l'Ayeyarwady prend sa source à l'est de l'Himalaya, jusqu'au delta du golfe de Maraban, au sud-ouest de Yangon. Navigable sur plus de 1600 km, l'Ayeyarwady constitue depuis des siècles une importante voie de communication.
A l'apogée de la période britannique, la société coloniale Irrawaddy Flottila transportait environ 9 millions de passagers par an sur ce fleuve.

C'est au crépuscule que nous arrivons à Bagan. Le temps de trouver un hôtel pour me restaurer et passer une nuit réparatrice de quelques courbatures, je décide de me lever tôt afin de commencer cette prochaine matinée au rythme des habitants.

5h00 du matin. Je marche sur une petite route de terre, torche à la main, et prends la résolution de monter sur la première pagode venue pour contempler le lever du soleil.


Capitale d'un royaume disparu

Le soleil se lève tendrement sur l'Ayeyarwady (Irrawaddy). Le ciel s'illumine de lueurs rouges, s'embrase et la brume encore latente se dissipe peu à peu sous l'effet des rayons.

Le regard ne peut que s'émerveiller devant un tel spectacle : des centaines de temples et de pagodes à perte de vue. Que dis-je! Il y en a des milliers! Impossible de les compter. Il y en a partout. Ils se fondent sur l'horizon et disparaissent derrière végétation et vallons. Parsemés ici et là, seuls les dômes de quelques temples scintillent encore dans le ciel du Myanmar.

Mais que s'est-il donc passé ici, il y a quelques 11 siècles ?

L'histoire de la Birmanie demeure assez obscure jusqu' à l'arrivée d'Anawrahta, en 1044 a-p JC.
Il prit possession du trône du royaume de Bagan et fut à l'origine de la grandeur birmane. Grand conquérant, il agrandit son territoire, perfectionna l'irrigation de ses terres afin d'améliorer la culture du riz. Lors de ses conquêtes au sud de son pays, il subit l'influence artistique et religieuse du roi Manuha qu'il avait enlevé, avec ses ministres et ses artisans.
Il fit construire la première pagode : Shwezigon, où fut déposée la réplique de la dent de Bouddha offerte par le roi de Ceylan. Elle servi de modèle pour la construction des milliers d'autres qui suivirent. Cette pagode reste aujourd'hui encore le sanctuaire national de la Birmanie. Il y en eut, on dit, près de 13'000 construites jusqu'au 14e siècle sur une superficie de 40 km2. Actuellement, il en reste encore environ 2000, mais beaucoup sont en ruines.


Les maçons de l'époque étaient de véritables artistes dignes des grand bâtisseurs de cathédrales. On fait état qu'il étaient des dizaines de milliers à y travailler avec acharnement. Construites en briques terre cuite, de style pyramidale, ces monuments sont surmontés d'un stupa en forme de cloche, parfois doré. De nombreux temples sont toujours en activité donnant à cette ancienne cité encore un peu de vie.


Vers 1230, le pouvoir s'affaiblit à la suite des querelles d'ethnies et de dépenses considérables des constructions (eh! oui, déjà à l'époque) et ce fut sous la pression d'incursions mongoles que les rois abandonnèrent Bagan entre 1298 et 1312. C'était la fin de trois siècles d'or qui avaient créé l'unité et la puissance de la Birmanie, et qui avaient donné à son art un éclat jamais égalé depuis. Marco Polo, dans un de ses récits, l'avait surnommée « pays d'or » faisant référence à la coutume birmane, toujours actuelle, de recouvrir d'or les stoupas et statues de Bouddha.


Endommagés par un séisme le 8 juillet 1975, les monuments de Bagan sont graduellement restaurés et renforcés. Depuis 1981, dans le cadre d'un programme international financé par les Nations unies et mis en oeuvre par l'Unesco, des spécialistes de plusieurs pays aident à la restauration de Bagan, Peut être, aura-t-on la chance de voir un jour à quoi ressemblait cette cité il y a quelque 1000 ans !

Du haut de ma pagode, je contemple ces merveilles façonnées par des siècles d'histoire.
Ma présence n'est pas passée inaperçue. A peine le sommet de ma pagode sorti de la peine ombre, quelques enfants se précipitent vers moi intrigués par tous ce matériel photo. A ce moment, j'ai droit à un cours spécial sur tout les noms des pagodes avoisinantes. Je fais décidément l'attraction de ce lieu, car d'autres enfants viennent nous rejoindre. Ma journée s'annonce animée.


Des fumerolles ici et là, les chants de coqs, quelques odeurs typiques, des calèches filant à toute allure allant chercher quelques touristes, laissent derrière elles de gros nuages de poussière... et un peut de mystère....


Myanmar ou Birmanie

La Birmanie a été envahie tout au long de son histoire, par les mongols il y fort longtemps, par les britanniques qui l'annexèrent à leur empire des Indes et, plus récemment, par les japonais pendant la deuxième guerre mondiale. Elle deviendra indépendante en 1948.
Isolée par une dictature toujours au pouvoir, elle tente de s'ouvrir aujourd'hui au tourisme de masse. On ne connaissait que peu de choses à son sujet. Censure oblige ! En 1993 encore, seul un visa de 2 semaines était accordé au visiteur étranger et le parcours auquel il avait droit était plutôt restreint. Le peuple vit dans un quotidien où l'oppression est particulièrement présente: Un habitant me murmura à l'oreille qu'il se cachait sous son drap la nuit avec sa lampe de poche pour lire un journal qu'un touriste lui avait laissé. Il y a dix ans, le port des pantalons était encore interdit. A l'ouverture du pays au touristes, on déporta tous les habitants de la ville de Bagan de quelques kilomètres pour éviter qu'ils aient des contacts avec les étrangers !

Depuis 1988, le gouvernement décida de changer quelques noms géographiques afin de purger son passé colonisé. C'est ainsi que la Birmanie deviendra Myanmar et Pagan, Bagan.



Prix Nobel de la Paix

Fille de Aung San, héros de l'indépendance birmane et qui fut assassiné en 1947, Aung San Su kyi représente le symbole de la résistance à la junte militaire en place depuis 1962. Elle vivait à Londres avec son mari anglais et ses deux fils jusqu'au jour où elle rentra en Birmanie au chevet de sa mère malade. C'est alors qu'elle fonda le parti de LA LIGUE NATIONALE POUR LA DEMOCRATIE.
Des émeutes éclatèrent en 1988. En 1989, elle fut assignée à résidence surveillée. En 1990, ce parti remporta les élections avec 82 % des sièges, mais la junte militaire refusa de céder le pouvoir. En 1991, elle reçu le prix Nobel de la Paix.
Grâce à des pressions extérieures, les militaires ont dû la libérer en 1995. Pourtant, elle vit seule et sa liberté est toute relative. Des membres de son parti sont encore arrêtés.
Pour le peuple Birman, elle reste leur seul espoir pour une vie meilleure.

© Texte et photos de Régis Colombo


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